Obourg, le 1er mai 2013

Chers amis et riverains,

Il n’est pas dans mes habitudes de réagir aux allégations des responsables d’HYGEA mais les dernières déclarations de Madame Brunelle dans
la presse (la DH du 30 avril) m’incitent toutefois à prendre mon clavier pour rétablir certains faits.

Si certaines déclarations vous ont surpris, c’est normal, nous aussi !

Cela peut venir de plusieurs raisons : Soit elle n’a pas lu l’étude d’incidences et le permis unique, soit elle passe trop de temps à se faire photographier devant un gros tas d’immondices à ciel ouvert, ce qui altère sa raison, soit elle s’entraîne pour le prochain festival du rire de Rochefort !

En tous les cas, cela relève d’une communication bien orchestrée visant à intoxiquer l’analyse des décideurs politiques et de ceux qui auront à souffrir de ce projet nauséabond : les riverains !

J’ai, moi aussi, suivi des cours de communication et sait interpréter ce qui est dit. Une déclaration de Madame Brunelle dans l’article de la DH du 30 avril m’a choqué parce qu’elle est insidieuse :
Pour l’heure, à l’Hygea, on attend la réponse du ministre. “Nous souhaitons que la réponse arrive au plus vite parce que, sans cela, nous ne pouvons pas lancer le cahier des charges. Les premiers travaux sont ceux qui doivent justement réduire les nuisances actuelles.”

Par cette déclaration anodine, Madame Brunelle insinue simplement qu’à cause des recours introduits par le Comité, HYGEA prend du retard dans ses travaux et que si cela sent mauvais l’été prochain, ce sera uniquement la faute du méchant Comité des Bruyères !
Nous savions que Madame Brunelle était forte pour trouver des excuses mais alors là, elle mérite une médaille d’or !

En voici une autre :
“Ces réunions ont pour objectif de présenter le projet mais s’ils n’acceptent pas le lieu du projet, on aura du mal de sortir de cette impasse. Lorsque nous aurons démontré qu’il n’y aura pas de nuisance, ils pourront dire que ce projet a sa raison d’être.”
Là, il y a forcément un gag mais je ne l’ai pas compris. N’a-t-elle pas confondu le premier mai avec le premier avril ?

Ensuite, je lis partout dans les journaux « qu’une réunion est prévue prochainement avec les riverains » mais qu’il fallait attendre que le nouveau Conseil d’Administration d’HYGEA soit installé.

Je réponds tout d’abord à cela que je ne suis pas au courant d’une telle réunion. Ensuite, je réponds « un jour peut-être » mais dans l’agenda du Comité de Défense des Bruyères, ce jour ne devrait être qu’après avoir utilisé tous les moyens juridiques possibles. Ce jour ne me semble donc pas encore venu et ne viendra peut-être jamais, n’en déplaise à Madame Brunelle !

Ensuite, une réunion pour quoi faire ? Négocier ? Nous avons essayé de le faire dès le projet HYGEA lancé mais à ce moment de la procédure, nous avons été considérés comme des petits rigolos dont on pourrait facilement balayer les idées et alternatives dans une pseudo étude d’incidences (que nous appelons plutôt un « scénario hollywoodien »). Un moment où notre seul droit d’exprimer nos idées était par un simple courrier !

Oui mais voilà, aujourd’hui, au travers de leur étude d’incidences, nous avons décortiqué leur projet et il est bourré d’incohérences que nous dévoilons.
Aujourd’hui, la CCAT nous donne raison et à eux, tort.

Aujourd’hui, nous avons déposé un recours et nos arguments sont reconnus pertinents. Et demain, avec l’aide des riverains au travers de l’opération ECOTHON, nous aurons encore le droit de nous tourner vers le Conseil d’Etat si besoin est !

Alors, négocier quoi, avec qui et devant qui ? Nous trouvons qu’un débat bien arbitré, devant une audience concernée (la presse, la télévision, les riverains, les mandataires politiques) serait beaucoup plus pertinent qu’une simple réunion à sens unique où l’on entendra leur vérité, ce que j’appelle poliment des non-vérités !

Nous savons, Madame Brunelle et moi qu’elle ne dit pas la vérité et que, contrairement à elle, nous avons des preuves de tout ce que nous avançons depuis bientôt 20 ans. Ce sérieux est d’ailleurs reconnu par l’ensemble de nos interlocuteurs, le dernier en date étant la CCAT montoise.

Quand Madame Brunelle dit qu’ils ont étudié notre proposition alternative, nous répondons que ce n’est pas la vérité. Et si ce n’est pas la vérité,...
La preuve se trouve à la page 192 et à la page 199 de l’étude d’incidences.
« Les zones Ghlin Baudour Nord et Sud sont situées à environ 10 km à vol d’oiseau, à l’Ouest du centre de gravité, c’est-à-dire en dehors du périmètre d’investigation ; » (Page 192 de l’EI)

« Sur base des différents critères analysés, nous avons pu mettre en évidence que le site d’Havré se situe à proximité du centre de gravité et est compris dans le périmètre d’investigation défini pour la recherche d’alternatives de localisation. A l’inverse, les terrains libres relevés dans le zoning de Ghlin - Baudour sont éloignés du centre de gravité et ne sont pas repris dans le périmètre d’investigation »

Quand Madame Brunelle ou Monsieur Urbain affirme que tous les déchets seront confinés dans des bâtiments fermés et qu’aucune dispersion d’odeur ne pourra se produire, ils ne disent pas la vérité.
La preuve de cette « non-vérité » se trouve à la page 52 du permis unique et à la page 136 de l’étude d’incidences.
“Le hall de transfert des ordures ménagères brutes sera mis en dépression durant les heures d’inactivité. L’air extrait sera traité sur un biofiltre.
En période d’activité, les installations de traitement (de l’air) ne fonctionneront pas et les portes seront maintenues ouvertes.”

La deuxième preuve se trouve à la page 146 du permis unique. Il s’agit d’un paragraphe obligeant que les bâtiments de stockage et d’exploitation d’usines susceptibles de dégager des odeurs incommodantes pour les riverains soient couverts et fermés. Ce paragraphe figure bien dans le permis unique... mais a été barré ! Pourquoi cela ? Parce qu’en supprimant ce paragraphe, l’on pourra faire tout et n’importe quoi en respectant ce qui est défini dans le permis unique.

Il semble donc que Madame Brunelle soit aussi douée pour dire la vérité que pour programmer un GPS d’un camion chargé de ramasser les sacs poubelle...
Allez, passons à autre chose de plus honorable que ces mesquineries !

Ce qui leur fait mal, c’est que nous avons découvert tout ce qui clochait et était dissimulé dans les mille pages de l’étude d’incidences et ses annexes. C’est aussi que le Comité fait le tour de toutes les instances pour les révéler et que beaucoup comprennent que ce projet se terminera par une catastrophe si l’on persévère dans la logique de la fuite en avant.

Il est quand-même surprenant que ces gens, soi-disant spécialistes, nous prétendent qu’économiquement, notre alternative n’est pas valable alors qu’ils n’avancent aucun chiffre, si ce n’est les 40 premiers millions qu’ils investiront dans ce projet. Nous disons « premiers » car l’expérience nous a démontré que des dépassements de budget allant parfois jusqu’à 50% (54% à Montpellier) (50% pour le projet ITRADEC) se produisent partout à cause de la non-efficacité des systèmes de traitement de l’air et des nuisances intolérables dégagées par ce type d’usines.

Alors, chers riverains, croyez-bien que votre Comité de Défense agit partout où il le peut et ne néglige aucun élément pour défendre votre cadre de vie.

Nous verrons d’ici peu ce que décidera le Ministre Henry sur cet « excelllllent projet » !

Eric Dubois