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  Mons, le 12 septembre 2012 
Au Collège des Bourgmestre et Echevins
de la Ville de Mons

Objet : Enquête publique relative à l’Etude d’incidences sur l’environnement, suite à la demande de la société HYGEA en vue de
l’obtention d’un Permis Unique de classe 1 relative à l’implantation et l’exploitation d’un écopôle de gestion de déchets.

Monsieur le Bourgmestre,
      Mesdames et Messieurs les Echevins,

J’ai pris connaissance du dossier comprenant la description du projet introduit par la société HYGEA ainsi que le rapport technique. C’est dans ce cadre que je soumets les observations qui suivent.

  1. sécurité Concernant le chapitre n°15 et en particulier son § 15.5 page n° 479, Biométhanisation : le rapport note :
    « Cette installation peut présenter certains risques en matière d’explosion, d’incendie, de fuite de biogaz, de mise en dépression d’un
    digesteur. . . » . . . . . .« L’installation inclut par ailleurs un ballon tampon de 300 m3 de biogaz. ». Par ailleurs à la page 132 : « la production de biogaz est estimée à 500/600 m3/h ».
    L’expérience a prouvé au cours de l’exploitation passée que des fuites de biogaz pouvaient se produire au niveau de ce ballon qui se présente sous la forme d’une bâche souple en matière plastique. De tels incidents se sont produits à deux reprises. Dans les deux cas se furent des riverains, alertés par l’odeur désagréable de l’hydrogène sulfuré qui prirent conscience du danger et furent à l’initiative de l’intervention des services de secours.

    Cette bâche en plastique ne constitue donc pas le dispositif le plus approprié. Il serait intéressant de lui trouver une alternative, par exemple un gazomètre semblable à ceux qui ont existé pendant des dizaines d’années pour alimenter de nombreuses agglomérations en gaz de ville. Leur fonctionnement sur de longues périodes de temps a démontré leur fiabilité. Il est constitué par un cylindre métallique, fermé par un couvercle, pouvant se déplacer verticalement au-dessus d’un réservoir d’eau.

    Il ne faut pas perdre de vue que dans le cas des deux incidents signalés c’est la présence d’hydrogène sulfuré, qui par son odeur a été l’élément déclencheur de l’alerte. Alors que le danger le plus important provient de la présence de méthane inodore et hautement inflammable et explosif : entre 4,4 et 17 % volume. (page 657)
     
  2. Comité d’accompagnement.
    L’étude d’incidences mentionne au chapitre 17
    « Récapitulatif . . . » à la page 519 : « Le maintien du comité d’accompagnement actuellement constitué est également recommandé. »
    Pour l’avenir de ce projet industriel il est clair que son développement, son caractère technique et la complexité qu’il représente vont s’accroître. L’étude d’incidences le signale notamment à la page 541
    « les futurs soumissionnaire pouvant proposer différentes techniques ou différentes machines. . .».
    Devant cette situation, les représentants de la population au sein de ce comité –pour mémoire ce sont des bénévoles- risquent ne pas disposer des compétences suffisantes et ainsi se trouver démuni pour analyser ces nouveaux développements et ces nouvelles techniques.
    L’auteur de l’étude, de son côté possède non seulement les compétences requises, mais en outre il a acquis une connaissance pointue et une maîtrise complète de ce dossier. Sa participation aux travaux du comité d’accompagnement pourrait se révéler particulièrement bénéfique en contribuant, par sa neutralité, à l’objectif poursuivi par un tel comité, à savoir l’information des riverains.
    Une telle situation existe actuellement au comité d’accompagnement chez HOLCIM, où depuis près de vingt ans et à la satisfaction générale, l’auteur de l’étude d’incidences participe activement aux travaux.
     
  3. LES ODEURS. (pages 308 à 319)
    Sur cet aspect je rappelle les remarques rentrées par mon courrier daté du 4 novembre 2011 dans le cadre du démarrage de la procédure de cette demande de Permis. Les odeurs pestilentielles constituent sans contestation possible l’élément qui a le plus perturbé la vie quotidienne des riverains pendant toute la durée de fonctionnement du tri mécanique des déchets. L’étude d’incidences en atteste largement (
    à la page 310 : « . . . 256 plaintes relatives aux odeurs ont été formulée par les riverains du site. . . . .
    avec une moyenne de 50 par an avant 2008, . . . »).
    L’étude d’incidences développe des considérations théoriques qui échappent au commun des mortels, pour qui les notions >
    - d’unité d’odeur européenne (OUE),
    - concentration d’odeur (OUE/m3) et
    - débit d’odeurs (OUE/h ou uoE/s)
    sont de pures abstractions, vides de toute représentation dans la vie quotidienne.
    Or l’aspect primordial, dans le cadre des incidences qui viennent troubler le voisinage, devrait être la prise en compte de la situation vécue par les riverains. Ce sont donc les pouvoirs publics de proximité, plus précisément le collège communal, qui devraient être impliqués dans la garantie de tranquillité assurée aux voisins de l’entreprise.

Je vous remercie pour l’attention que vous aurez accordée à ces observations et vous prie de croire, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins, à l’assurance de ma considération distinguée.

Jean Liénard 
riverain