Mons, le 30 mai 2005 -
Lettre ouverte à Monsieur Elio DI RUPO, (Bourgmestre de la ville de Mons) |
Monsieur le Bourgmestre,
La construction d’un incinérateur géant à Obourg, tel est l’objectif que Didier Donfut, avec beaucoup d’obstination, s’est assigné depuis de nombreux mois. A cet effet, voilà plusieurs semaines, qu’avec une incontestable fébrilité il s’emploie à essayer de faire aboutir ce projet mégalomane dont l’ampleur a de quoi surprendre, même les spécialistes en la matière.
Apparemment D. Donfut ne parvient pas à tirer les conséquences de ces prédictions inexactes puisque, à présent, c’est un mastodonte dont la démesure le dispute à l’inutilité, qu’il veut imposer à Obourg. Avouez que pour notre biau p’ti trau d’ville, dont la sauvegarde, l’embellissement et la valorisation du patrimoine historique vous tiennent particulièrement à cœur, et pour laquelle vous revendiquez fièrement le titre de capitale européenne de la culture, vous pourriez trouver mieux comme voisinage que cet encombrant poêle à déchets.
Et, fait étrange pour un mandataire P.S., le Bourgmestre en congé de Frameries propose, dans un domaine aussi sensible, une collaboration du secteur public avec le privé. Pourtant, vous vous en souvenez évidemment, en avril 2003, parlant des incinérateurs, une note du P.S. dénonçait le «nouveau gâteau promis au secteur privé par Michel Foret.» (Le Soir du 2 avril 2003 : La note socialiste qui achève le plan wallon des déchets). Détrompez-moi vite, car selon moi, aujourd’hui, une Excellence socialiste prend le relais d’un ministre libéral afin d’assurer au privé son (gros) morceau de gâteau. Autrement dit, D. Donfut utilise son mandat politique, légitime, pour se livrer à des activités d’homme d’affaires.
Tout récemment, le 4 mai dernier, un professionnel de haut vol en matière de traitement de déchets, Jean Evrard, directeur général de l’intercommunale IPALLE et gestionnaire chevronné, membre du P.S. de surcroît, vous conseillait, sur les ondes de VIVACITE, d’envoyer Didier Donfut comme ambassadeur en Papouasie. Sans aller jusque là, c'est-à-dire aux antipodes, vous pourriez peut-être lui demander de s’en tenir aujourd’hui strictement à l’exercice de son mandat ministériel et ne plus se laisser distraire par des activités de lobbying au bénéfice d’une multinationale.
Monsieur le Bourgmestre, les Montois attendent de vous, non pas une démarche inspirée d’une logique comptable, les yeux rivés sur le tiroir caisse, mais un choix politique, guidé par le sens du bien public, respectueux de la santé et de la qualité de vie de vos administrés, Empêchez le massacre ! C’est ce que la population vous demande. Vous en avez la possibilité, vous en avez la capacité, vous en avez les moyens, vous en avez le pouvoir, mieux vous en avez le devoir.
Dans l’espoir que vous entendrez ce cri du coeur d’un Montois né sur le bord de la Trouille, je vous prie de recevoir, Monsieur le Bourgmestre, l’expression de mes sentiments distingués.
Jean Liénard
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Copie à Mr D. DONFUT, Bourgmestre en congé à 7080 Frameries